Quand on ose être soi-même on se porte beaucoup mieux, voilà une phrase que j’affectionne particulièrement et que j’ai très souvent reprise sur ce site ou sur mes réseaux sociaux. Son sens est très explicite et me parle, ainsi qu’à beaucoup d’autres lectrices ou lecteurs de ces lignes, je pense.

Pour des personnes transgenre, travesties, genderfluid, non-binaire ou tout simplement non conforme aux modèles habituels attendus par la société, être soi-même est souvent loin d’être évident. Et être soi-même, s’habiller, se comporter, être reconnu comme on le souhaite, que ce soit pour quelques instants ou pour commencer une nouvelle étape dans sa vie est très souvent un élément déclencheur qui permet d’aller mieux, pour la vie ou pour quelques heures.

Voilà pourquoi le sens de cette phrase est si important pour moi.
Pouvoir être soi-même, oser être soi-même c’est si précieux pour chacun.e.

L’acceptation de soi et l’expression de son genre, de son identité, de son caractère sont des éléments qu’il faut cultiver et protéger mais il ne faut pas perdre de vue un autre élément, ô combien important lui aussi, qui est l’acceptation des autres et de leurs différences.

J’ai envie d’écrire quelques mots pour faire part de mon point de vue sur le sujet car je vois, trop souvent, sur les réseaux sociaux notamment, beaucoup trop d’intolérance…

Je ne tiens pas à faire des leçons de morale, je ne suis pas là pour ça et peut être pas forcément la mieux placée pour cela non plus, mais à force de lire ça et là des messages, des opinions qui tendent à diviser, à séparer, à discriminer… j’ai envie de porter une parole de tolérance, au mieux d’acceptation, au pire d’ignorance.

Je ne parle pas ici de l’intolérance de la société contre les personnes transgenre, travesties, genderfluid… mais de l’intolérance qui peut exister entre les différentes expressions et interprétation de la féminité et de la (supposée) bonne ou mauvaise manière de la vivre.

Nous sommes toutes différentes mêmes si les parcours et les ressentis peuvent se rassembler.
Nous avons toutes nos craintes, nos doutes, nos limites, nos envies, nos sentiments nos possibilités.
Les parcours de transition, les transitions sont différentes.
Les façon de vivre, d’appréhender et d’expérimenter la féminité sont différentes.
Les goûts, les styles vestimentaires, les modes de vie sont différents.
Les attirances et envies sexuelles sont différentes.
Les opinions politiques sont différentes.

Et évidemment, tout ne peut pas plaire à toute le monde, on ne peut pas plaire à tout le monde et tout ne peut pas nous plaire et c’est normal.

Cependant il y a une chose que l’on peut faire c’est simplement accepter cet état de fait, éviter de penser que notre vérité est la vérité absolue et ignorer les choses qui ne nous plaisent pas à défaut de les apprécier.

Vous n’aimez pas les personnes qui font tel choix dans leur transition ? Vous n’aimez pas telle façon de se féminiser ? C’est votre droit absolu mais si les personnes qui font ces choix que vous n’aimez pas se portent mieux de cette façon et ne font de mal à personne, laissez les vivre, passez votre chemin, vivez de la manière que vous aimez, partagez votre façon de vivre si vous le souhaitez mais laissez en paix ceux qui ont choisi une vie différente.

Je trouve que l’on voit beaucoup trop souvent ce biais qui pousse à critiquer les autres pour s’affirmer soit même, ce n’est heureusement pas le plus courant, mais quand cela se produit cela a tendance à être très visible et forcément blessant, inutilement, pour les personnes visées.

Nous souhaitons toutes et tous, je pense, une société plus tolérante et cela commence par un travail sur nous même, l’acceptation de soi et l’acceptation des autres. Si quelque chose ne nous plaît pas mais ne nous empêche pas de vivre, il faut, je pense, réfléchir à deux fois avant de critiquer et d’exclure et par conséquent de blesser autrui.

La parole est d’argent et le silence est d’or parait-il, c’est souvent vrai dans ce cas de figure. Sauf, je dirais, dans le cas de figure où cela concerne des personnes qui vous sont proches, dans ce cas le silence soudain ne fait pas office de bienveillante ignorance mais se transforme en un assourdissant silence d’incompréhension et d’exclusion.

Le dialogue et l’ouverture d’esprit sont des alliés précieux, qu’il faut sans relâche cultiver et travailler.

Quand on ose être soi même on se porte beaucoup mieux, oui, plus encore quand on accepte que les autres soient différents…

Portez-vous bien.

Maud

---

272